Des Afghans issus d’Israël
Les Pathans sont des clans montagnards formant une tribu afghane à cheval sur trois pays,l'Afghanistan du Sud et de l'Est, le Pakistan du nord et le Kashmir occidental indien. La population totale est estimée à quinze millions d'habitants Leur langue est le "pachtoune". L'activité principale est l'agriculture et l'élevage. Protégés par des montagnes difficilement accessibles, les Pathans ont gardé des coutumes ancestrales particulières.
Ce sont de vigoureux guerriers.
Us et coutumes
D'après les témoignages de nombreux visiteurs (des années 1935 à 1990), les Pathans, quoique musulmans, ont des coutumes particulières qui les distinguent des autres tribus d'Afghanistan : Ils portent la barbe et laissent pousser des papillotes. Ils circoncisent leurs fils à 8 jours (et non à 12 ans comme les autres tribus musulmanes). Les femmes observent des règles de pureté calquées sur celles de la Torah, avec immersions dans la rivière. Les hommes portent des amulettes cubiques portant une inscription secrète qui commence par
« Ecoute Israël..! ». Ils portent un petit caftan dont les 4 coins sont garnis chacun d'une tresse, et lors de la prière ils se couvrent le haut du corps et la tête d'un grand châle, avant de se prosterner par terre. Ils observent le Shabbath sans travailler. La veille, les femmes ménopausées allument une chandelle qu'elles couvrent d'un panier, après avoir préparé 12 miches de pain. Les Pathan ne mangent ni le cheval ni le chameau, ce qui les distinguent des autres tribus musulmanes. Ils ne mangent que certains oiseaux dits purs et évitent de mélanger le lait et la viande.
Leur système légal coutumier, appelé "Pashtounwali", est inspiré de la Torah qui est respectée et appelée "Tawrat al Sharif", al Sharif étant Moïse, dont la seule mention du nom provoque la levée respectueuse des Pathans.
Lors d'un mariage ils dressent un dais et enfilent des bagues d'alliance. Ils se marient au sein de la tribu. Certains clans jeûnent à Kippour et pratiquent la coutume du bouc émissaire qui expie les péchés de l'ensemble du clan.
En cas d'épidémie, les Pathans sacrifient un agneau et imprègnent les montants des portes d'entrée de son sang. Un livre sacré est mis sous l'oreiller d'un malade.
L’étoile à six branches est largement répandue (portes des écoles et des mosquées). Le candélabre à 8 branches est connu des Pathans ainsi que la "mézouza" à l'entrée des maisons.
Mais depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, les Pathans qui sont musulmans sunnites et qui se considèrent aussi Béné Israel, ont tendance à prendre leur distance par rapport au Judaïsme actuel.
Origine et légende tribale
Les Pathans conservent des rouleaux de parchemin couverts d'inscriptions en or rappelant leur généalogie. Selon une légende tribale, ils descendraient d'un fils du roi Saül, non mentionné dans la Bible, qui aurait pour nom Jérémie qui aurait engendré "Afghanah" (en hébreu ce nom signifie "colère de celui qui a été offensé"). Ses descendants se seraient enfuis vers la cité de Jat (ou Ghour) en Afghanistan, au moment de l'exil de la tribu d'Israël vaincue par le roi assyrien Salmanasar en – 722.
En 662 la tribu se convertit à l'Islam sous l'impulsion d'un émissaire arabe Khaled Ibn Walid. Celui-ci emmena en Arabie 76 convertis et 7 chefs claniques, fils d'Israël, notamment un descendant d'Afghana, nommé Kish, comme preuve de son zèle. Kish devint Ibn Rashid et répandit l'Islam dans toute la région. Il représenterait la 47ème génération après le roi Saül.
Les Talibans se réclament aujourd'hui de ce personnage.
Les clans pathans ont des noms qui évoquent les dix tribus perdues: Rabbani/Reouben,Shinwari/Shiméon, Daftani/Naftali, Gajani/Gad, Afridi/Efrayim, Ashouri/Asher, Yousouf Zai/Yossef. Les Louwani/Levi forment un clan guerrier et chamelier issu de la tribu de Benjamin. Le chef de clan s'appelle "malakh" (roi).
Parmi les 21 tribus afghanes, seuls les Pathans ont des traits sémitiques, ce qui expliquerait leur affinité avec les Arabes venus au milieu des années 90 pour les convertir au wahhabisme extrémiste. Les Anglais qui les ont administrés pendant des décennies les appelaient "les Juifs"! La langue pachtoune porterait des mots en hébreu, dont Kaboul « comme une pierre brute ».
Les Juifs en Afghanistan
Au temps d'Alexandre le Grand, des Judéens occupaient l'actuel Afghanistan. Leur influence était telle qu'elle entraîna au début de l'ère courante la conversion au Judaïsme de la famille royale parthe d'Adiabène. Après les conversions à l'Islam, le judaïsme s'affaiblit mais ne disparut pas. L’une des figures les plus célèbres du IXème siècle fut le Juif afghan Rabbi Hiwi de Balkh, Balkh étant la capitale de l'Afghanistan à ce moment. L'historien musulman Al Tabari rapporte la légende que le prophète Ezéchiel est enterré à Balkh et que Jérémie s'y est enfui. Il parle de cette ville comme la "Yahoudyah al koubra" ou « la Grande Juiverie ».
Depuis son nom s'est transformé en "Al Maymana" ou « la Prometteuse ».
Moïse ibn Ezra parle en 1080 de 40 000 juifs à Ghazni, et un musulman rapporte qu'un juif nommé Isaac était chargé de gérer les mines de plomb de la région.
Al Birouni, un érudit musulman atteste dans son livre sur l'Inde la présence juive au Kashmir au XIème siècle. Benjamin de Tudèle mentionne des communautés prospères dans ce pays,notamment 80 000 juifs à Ghazni (1170). Le perse Al Jouzjani mentionne la présence juive à Firoz Koh, capitale du Ghouristan en 1260, au centre du pays entre Hérat et Kaboul. On y a découvert 20 tablettes en pierre gravées en perse et en hébreu. Ibn Hawqal confirme la présence de communautés juives à Kaboul et à Kandahar avant l'invasion de Genghis Khan.
Avec les invasions mongoles, le judaïsme afghan subit un deuxième séisme et on n'entendit plus parler de lui jusqu'à l'émigration des Juifs de Méshed (Iran) au XIXème siècle. En 1840, il y aurait eu 40 000 Juifs dans 60 communautés à Kaboul, Hérat, Kandahar, Balkh, Ankoy,Mazar el Sharif….Trente ans plus tard, des
mesures coercitives musulmanes les obligèrent à repartir vers la Perse et la Palestine. Au début du XXème siècle il y aurait eu 8 à 12 000 Juifs, dont 5 000 à la création de l'Etat d'Israël qui y émigrèrent entre 1948 et 1967. Aujourd'hui, il reste 2 Juifs à Kaboul qui semblent s'ignorer bien qu'habitant le même immeuble, Zebouloun Simantov 42 ans et Ish'aq Levin, 70 ans.
Recherche: Philippe Haddad akadem
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