Les apports des Juifs tchèques à l’histoire juive en Europe
Quand on évoque l’histoire moderne des Juifs en Europe, on pense d’abord à la Pologne, à la Lituanie ou encore à l’Ukraine, qui abritaient les plus grandes communautés au XXème siècle. C’est oublier que les Juifs de Bohême furent aussi au centre des contacts entre les différentes communautés d’Europe et qu’ils y connurent même souvent une grande réputation.
Construite de 1556 à 1563, la Haute synagogue, à Cracovie, n’est pas sans rappeler la synagogue Pinkas à Prague, construite vingt ans plus tôt par la famille Horowitz entre sa maison « U Erbů » et le cimetière juif.
Même appui mural en mansarde, même style Renaissance épuré, triple alignement de vitraux... Ce qui différencie les deux édifices, c’est la taille. La Haute synagogue de Cracovie doit en effet nom au fait d’avoir été surélevée, la salle de prière se trouvant au premier étage pour des raisons de sécurité. Ses similitudes avec la synagogue Pinkas prouvent en tout cas les liens entre les communautés juives de Prague et de Cracovie au XVIème siècle.

« A la mémoire des familles, des fils d’Israël et des communes juives anéanties et détruites dans le but d’effacer le nom d’Israël… »
En fait, c’est dès le Moyen-âge que des influences architecturales réciproques se font sentir en Europe centrale. Ainsi la synagogue Vieille-Nouvelle, construite à Prague vers 1270, rappelle, avec sa double nef, celle de Worms, de trois siècles son aînée, mais aussi celle de Ratisbonne ou d’Eger, en Hongrie.


Si le nom de Charles IV est resté célèbre, on oublie trop souvent l’un de ses prestigieux prédécesseurs, le Přemyslide Ottakar II, qui étend considérablement les limites du royaume de Bohême. Alors que la situation des Juifs s’était détériorée depuis le concile de Latran en 1215, Ottakar leur accorde, en 1254, un statut spécifique, le « Statuta Judaeorum ». Désormais, les Juifs de Prague ne dépendent plus du bailli royal de la Vieille-Ville mais d’un juge particulier, appliquant une législation distincte. A ce titre, ils disposent de la liberté de culte. Cette époque, qui voit la construction de
la synagogue Vieille-Nouvelle, représente un véritable âge d’or du judaïsme tchèque en Europe.
la synagogue Vieille-Nouvelle, représente un véritable âge d’or du judaïsme tchèque en Europe.

et très vite, les Juifs pragois entrent en contact avec les grands centres communautaires d’Europe ; Paris, Ratisbonne, Wurtzbourg et bien sûr Worms. Sous le règne de Venceslas Ier, le rabbin Isaac Ben Mose illustre bien ces liens internationaux. Né à Prague, il ira étudier en Provence et à Paris, séjournera à Ratisbonne, avant de revenir à Prague, où il dirigera une Jesiva (école supérieure). Son traité « Or Zarua » (La Lumière levée), véritable référence pour qui veut connaître les traditions hébraïques médiévales, aura une grande diffusion parmi les communautés juives d’Europe.


« Près d'un million et demi de déportés, juifs pour la plupart, ont péri dans les chambres à gaz d'Auschwitz. Auschwitz est devenu le symbole du processus de génocide: ce n'est pas par hasard, que la notion de "mensonge d'Auschwitz" est devenu un terme technique pour désigner le négationnisme de l'holocauste. »
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