AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

Les Juifs en Inde


          An Indian Jewish family in Cochin, India, circa 1900  biblediscovered





Les juifs d’Inde, une communauté en train de disparaître

Les images tragiques des attaques de Bombay, le 26 novembre dernier, ont fait le tour du monde. Nariman House, la maison d'accueil pour les touristes israéliens, faisait partie des lieux visés. Plusieurs personnes dont le rabbin et sa femme y ont perdu la vie. Au-delà du drame, cet événement a mis en lumière la communauté peu connue des juifs d'Inde. .



1 -  Les routards israéliens

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Des ruelles encombrées, des vaches à tous les coins de rue, des échoppes multicolores, bienvenue à Pahar Gang, le quartier des routards de New Delhi. L'endroit est aussi surnommé "la petite Israël". Houmous, pitas, fallafels sont au menu, sur des cartes traduites en hébreu.
Dans ce décor, la petite pancarte de la Chabad House passerait presque inaperçue. Engoncé au fond d'un passage obscur, le siège de la communauté loubavitch n'a rien d'imposant. Apparences trompeuses. Depuis dix ans, le Rabbin Shmuel Sharf et des volontaires se démènent pour assurer une présence religieuse aux juifs de passage. "Nous avons environ 100 personnes chaque vendredi et une dizaine de convives tous les soirs", explique un volontaire.

La plupart sont des routards israéliens : après leur service militaire, deux tiers des jeunes partent en Inde. Ce qui n'a été qu'une mode est progressivement devenu un phénomène de masse. Chaque année, sur les 43 000 touristes israéliens qui débarquent, ils sont plus de 30 000 à descendre des montagnes de Manali, au Nord, jusqu'aux plages de Goa, au Sud de Bombay.


"Après trois ans en uniforme, on a besoin de se vider la tête", confie Rachel, 23 ans, qui en est à son sixième mois dans le pays. "Et l'Inde c'est l'endroit parfait pour ça, c'est la méditation, la spiritualité". Une méditation aux parfums illicites : "Ici tout le monde fume et beaucoup se piquent. Ca t'ouvre tellement l'esprit. Et puis tu peux oublier..." 

Avec la drogue viennent aussi les dérapages. Les douze maisons loubavitchs qui jalonnent la "route de l'houmous", ainsi qu'on nomme le trajet habituel des jeunes Israéliens en Inde, aident les routards en perdition.
"En ce moment, il y a une fille à l'hôpital et on visite aussi des jeunes qui sont en prison. Une affaire de drogue", explique Sarah Kupcik. Elle et son mari se sont engagés dans une mission à vie. Le défi est rude : "Tous les matins, je dois traire la vache… Je ne peux quasiment rien acheter à part les légumes", soupire la jeune femme.

Après les attentats de Bombay où une maison loubavitch a été prise pour cible, les Kupcik n'ont pas envisagé une seconde de partir. "Notre place est ici. Et puis vous savez ma famille habite à la frontière libanaise, alors le terrorisme…"




 2 - La diaspora de Bombay





La diaspora de Bombay est la plus importante du pays (5 000 membres). Ici, on est tiraillé entre le projet sioniste et l'assimilation en Inde. Le thème du retour en Israël divise les générations et structure la communauté. Le chef Moshé, figure de la diaspora juive de Bombay, tient un café-restaurant juste en face du village de pêcheurs où les terroristes ont débarqué le 26 novembre.
Il a vécu entre la Terre Promise et son Bombay natal, mais aujourd'hui, il a clairement trouvé sa place : "Je suis de Bombay et pas d'Israël. Bien que je sois juif, ma culture est indienne". Et ce n'est pas tout :"Être un juif indien a Bombay est bien plus facile qu'en Israël : ici nous ne sommes pas discriminés et nous ne vivons pas sous la menace quotidienne du terrorisme".
Cette conviction peut sembler étrange après les attaques du 26 novembre, mais le chef Moshé s'explique : "Aussi choquantes qu'aient été ces attaques terroristes, elles font partie d'un mouvement plus large. Elles ne visaient pas que les juifs mais le mode de vie occidental en général".
Il partage l'opinion de nombreux juifs de Bombay en affirmant que les rapports entre juifs et musulmans en Inde sont loin d'être conflictuels comme peuvent l'être ceux entre musulmans et hindous. "Les liens qui unissent les musulmans et les juifs en Inde sont bien plus anciens que le conflit au Proche-Orient. En Inde, les gens ne voient pas les juifs et les musulmans comme des ennemis mais comme des Indiens parmi d'autres".
Plus que les récentes attaques, c'est un lent déclin qui affaiblit la communauté juive de Bombay. À titre d'exemple, il ne reste plus que 80 juifsBaghdadis (juifs du Moyen-Orient arrivés en Inde au 19ème siècle) dans la mégalopole, alors qu'ils étaient environ 5 000 en 1940. La population vieillit et les jeunes sont tentés par le voyage en Israël. La Terre Promise est une opportunité en tant que telle, mais aussi un tremplin vers l'émigration en Occident, un rêve qui habite beaucoup d'habitants de Bombay, juifs ou non.

L'affaiblissement de la communauté renforce les liens entre Baghdadis etBene Israël (les premiers juifs établis sur la côte indienne au Sud de Bombay). "Les Baghdadis étaient alliés aux colons britanniques tandis que les Bene Israël, plus acculturés, se rangeaient du côté des nationalistes", explique Benjamin Isaac, directeur d'ORT India, une école pour les enfants juifs défavorisés à Bombay. Pour atteindre le minimum de 10 fidèles requis pour le Shabbat"les Baghdadis et les Bene Israël prient ensemble. Il est ainsi plus facile d'oublier les conflits du passé".
Benjamin Dandekar, le guide de la synagogue Magen David à Bombay, assure même qu'il est désormais fréquent de payer des tiers pour former le quorum. Un signe de plus de la déperdition de la communauté. 



3 - La communauté disparue de Cochin

À Cochin, on ne peut même plus parler de communauté. Il ne resterait en tout et pour tout qu'une dizaine de juifs. C'est pourtant ici, au Kerala, Etat du sud de la côte occidentale indienne, que s'est établie la toute première communauté juive du pays. Après la destruction du second temple de Jérusalem, en 70 après Jésus Christ, arrivent ceux qu'on appellera les "juifs noirs de Cochin".

Située au bout d'une presqu'île paradisiaque, où les cocotiers s'alanguissent le long des plages, Cochin est devenue un comptoir commercial de première envergure après les explorations de Vasco de Gama à la fin du 15ème siècle. Portugais et Hollandais s'installent a leur tour, dont certains juifs. Ils se constituent rapidement en une caste supérieure à celle des "juifs noirs". Ils prennent le nom de pardesi ou "juifs blancs".

Ces derniers élèvent une synagogue en 1568 au coeur du quartier juif de la ville. Mais ils en refusent l'accès aux premiers juifs indianisés. C'est aujourd'hui le principal vestige de la présence juive à Cochin, visitée comme telle par les touristes. Mais même si le lieu ferme le vendredi et le samedi pour Shabbat, il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de rabbin ni de cérémonie.

Dans la rue qui mène a la synagogue, les vendeurs de souvenirs ont remplacé les commerçants juifs. Seule la petite échoppe d'accessoires juifs tenue par Sarah Cohen rappelle un peu l'histoire du lieu. Toute occupée à coudre une kippah, la vieille femme confie que "les seuls juifs qui restent ici sont tous vieux et malades. C'est la fin". Un peu plus loin, derrière une grille fermée, s'étale le cimetière juif. Les tombes gravées en hébreu ne sont plus entretenues et les herbes folles ont envahi les lieux. Le vent de l'histoire a définitivement tourné a Cochin.

Petit historique sur les Bene Israël et les Baghdadis

On estime que l'arrivée des Bene Israël, ainsi que l'on nomme les premiers juifs à s'être établis sur la côte indienne au Sud de Bombay, aurait eu lieu il y a deux millénaires. Ils se sont rapidement intégrés dans le système de castes, connus sous le nom des Shaniwar Telis : les presseurs d'huile du samedi, car ils exerçaient souvent ce métier et observaient le shabbat.
C'est d'ailleurs avec le Shema Israël les seuls éléments qu'ils avaient préservé du judaïsme. Cette diaspora s'est fortement indianisée, de l'adoption de patronymes locaux à la présence de henné dans les mariages. Paradoxalement, c'est cette même indianisation qui leur a permis de survivre : en respectant les coutumes endogames indiennes, les Bene Israël ont conservé la communauté intacte au fil des siècles.

Au 18ème siècle, les opportunités économiques font monter les Bene Israëlà Bombay. Au cours du 19ème siecle, des juifs du Moyen-Orient les rejoignent, notamment en 1832 quand le prince David Sasson et sa communauté fuient les pogroms de Bagdad. Les nouveaux venus prennent ainsi le nom de juifs Baghdadis. La famille Sasson développe rapidement un important commerce de coton, de textile et d'opium au point d'être surnommés les "Rothschild de l'Orient".
C'est à leur contact que les Bene Israël vont se rejudaïser. Le processus ne va pas sans heurt et on voit apparaître un nouveau système de caste inconnu dans le judaïsme : les Bagdhadis méprisent les Bene Israël, desservis par leur profil marhate et leurs habitudes de vie indiennes. Ils sont considérés comme des juifs impurs. Apres la création d'Israël en 1948, de nombreux juifs d'Inde ont rejoint l'État hébreu. Aujourd'hui, ils sont moins de 10 000 dans le pays.
aujourdhuilinde.com

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