AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

Les Juifs d'Argentine






Synagogue de la colonie Clara,
(Entre-Rios), 1923.



Bref historique de l’arrivée des Juifs en Argentine

L’Argentine a hébergé dès la fin du XIXème siècle la plus grande communauté juive hispanique de la région. A l’aube du IIIème millénaire, les Juifs argentins, originaires de toutes les nations du monde, ont souffert d’attaques antisémites plus moins virulentes, à chaque soubresaut économique ou politique -nombreux dans l’histoire de l’Argentine- et malgré leur attachement et leur dévouement au pays, ont vu remettre en cause jusqu’à la légitimité de leur présence.

Lorsque l’Argentine accède à l’indépendance en mai 1810, elle se libère du joug de l’Espagne.argentine10.jpg Le troisième président, Nicolas Avellaneda (1874-1880) réussit, malgré une forte opposition au Sénat, à faire adopter le 19 octobre 1876, la Loi sur l’Immigration et la Colonisation…permettant ainsi l’entrée en scène des Juifs sur le sol argentin. Un certain « Mister Jacob » pourrait être le premier Juif de l’histoire de l’Argentine, comme le rapporte un marchand anglais en 1813 qui lui doit la vie. Avec le passage de la nouvelle loi, les portes du pays se sont ouvertes à l’immigration et par conséquent aux immigrants juifs permettant le développement fulgurant de la République d’Argentine. Parallèlement, la « Conquête du désert » inaugure la guerre contre les derniers Indiens entre 1878 et 1879 qui étend l’autorité du gouvernement sur 375 000 km² supplémentaires mais également dans le nord de l’Argentine et en Patagonie ! Ces territoires vierges, il va falloir les occuper : il est désormais temps d’appliquer la politique de colonisation. A la même époque, sous l’Empire tsariste, la population juive de Russie ploie sous les coups de boutoir des pogroms fomentés par les sbires du Tsar et les nouvelles concernant les massacres traversent rapidement l’Europe… et parviennent jusqu’aux oreilles de Carlos Calvo, officier de l’immigration d’Argentine, en voyage à Paris. Le sieur Carlos comprend immédiatement l’enjeu et engage les démarches afin de transférer les immigrants juifs en Argentine. Mais la vie sur les terres argentines va se révéler terriblement difficile. Les immigrants étaient prêts à travailler durement mais non pas à mourir de faim ni de froid. On leur avait promis un loge ment, de la nourriture et des outils. Ils ne trouveront rien de tout cela. En outre, l’Argentine se heurte à des éléments inconnus : la nourriture cachère, les fêtes juives chômées... C’est le choc des cultures et les promesses non tenues vont pèle mêle entraîner la mort de douzaines d’enfants et certaines familles vont même tomber aux mains de trafiquants d’esclaves.


L’œuvre du Baron de Hirsch


En 1887, Le baron Maurice de Hirsch perd son unique fils, Lucien. Il décide alors de consacrer son énorme fortune qu’il a fait principalement dans les chemins de fer à améliorer le sort des Juifs de Russie, notamment en organisation leur immigration. Sur les conseils du Dr Loewenthal, il porte son choix sur l’Argentine comme lieu de prédilection de l’immigration juive et va organiser à large échelle la colonisation du pays par les juifs. Il va créer « L’association de la colonisation juive » (JCA) en 1891 à New York dans ce sens et cela bien avant le développement du sionisme politique promu par Théodore Herzl.

Des infrastructures vont permettre l’installation des nouveaux colons juifs dans leur nouvelle ferme en Argentine. Fin du 19ème siècle, les Juifs d’Argentine présents dans la capitale et dans les colonies vont constituer une communauté active. A la mort du Baron de Hirsch en 1896, la JCA reprendra le flambeau, forte d’une partie de la fortune qu’il lui a léguée. A l’aube de la première guerre mondiale, la communauté juive dépasse les 100 000 personnes, la plus grande partie est concentrée dans la capitale.

Mais les années de guerre vont porter un coup sérieux à l’immigration juive. Les vieilles institutions juives présentes dans la capitale telles que la "Congregacion Israelita", la compagnie funèbre ashkénaze et "Ezrah" ne cessent pourtant d’augmenter leurs propriétés foncières et leurs activités. Des clubs se forment comme la société de la jeunesse juive intellectuelle. C’est l’apogée culturelle de la communauté, mais cette dernière reste étrangement indifférente à l’immigration de leurs con frères dans le pays.

La Jewish Colonisation Association acquit, dès 1892, des domaines considérables en Argentine où elle se proposait d’installer les populations juives d’Europe de l’Est persécutées en raison de leur religion et privés du droit de posséder des terres. Ainsi des colonies agricoles fleurissent dans diverses régions d’Argentine. En 1894, 563 familles, soit 3112 personnes débarquent en Argentine pour inaugurer de nouvelles implantations disséminées dans différentes régions : les premières implantations se nomment Moisesville, Mauricio, Clara, Carmel, Ida, Rachel, Rosh Pina, Baron de Hirsch, San Antonio. Les premières installations sont difficiles mais au fil des années, les colonies ne cessent de s’agrandir : en 1925, 22 % de la population juive du pays vit au sein d’une colonie.

 Un rapport de la Jewish Colonization Association sur la colonie Moisesville en 1923 écrit: ‘’ La population de la colonie continue à augmenter.Elle est aujourd’hui de 8 826 âmes, dont 7 400 israélites, représentant 1302 familles. (…) Nous avons encore à Moïseville une réserve coloniale de 54 000 hectares environ, dont 60 % sont aptes à l’agriculture et 40% devront être destinés à la colonisation pastorale. Malgré la persistance de la crise du bétail, la situation économique de la colonie s’est beaucoup améliorée, grâce au développement pris par l’agriculture et spécialement par la culture du lin. (…) les surfaces ensemencées en lin ont été presque doublées en 1923 et atteignent 19135 hectares (…) En 1923, la production laitière a été de 7 145 000 litres. (…) Le petit lait est utilisé pour l’élevage de la volaille, qui se développe parallèlement (environ 77 têtes de volaille par colon). Le bien-être croissant de la colonie Moïseville se manifeste par la valeur des constructions et du cheptel mort (plus de 2 500 000 piastres). (…)
Le bien-être se manifeste aussi par les paiements des colons, paiements qui ont été satisfaisants ; 233 colons sont complètement à jour vis-à-vis de nous.(…) Les bibliothèques Baron Hirsch et Kadima, (environ 3 500 volumes) sont très fréquentées par la jeunesse de la colonie. Il y a également à Moisesville une société de bienfaisance qui comprend 350 membres et une société de secours fraternel, réunissant 124 membres et qui dispose d’un capital de 25 000 $ pour effectuer des prêts à court terme A côté des 12 écoles dépendant du Conseil National d’Education fonctionnent deux écoles de la province, un collège d’enseignement secondaire et une école primaire particulière.


Concurrence entre la J.C.A. et le Mouvement sioniste

Les Ashkénazes, en particulier, privilégient l’établissement des Juifs en Palestine. Le Sionisme prend de plus en plus d’importance surtout après la déclaration de Lord Balford en 1917. De plus la une vague de nationalisme hispano-catholique submerge l’Argentine qui va s’opposer fermement à l’immigration. De nouvelles lois sur l’immigration sont promulguées en 1932 et appliquées l’année suivante. Les Juifs argentins ne réalisent pas les dangers qui pèsent sur les communautés juives européennes alors que l’ère nazie s’annonce. L’Argentine, alors en plein marasme économique, décide donc de fermer ses portes au moment où les Juifs ont désespérément besoin d’un refuge. Après la Seconde Guerre Mondiale, la Communauté Juives Argentine, va vivre relativement bien malgré la présence dans ce pays de nombreux anciens nazis et de musulmans pro-nazis.


Joseph Kessel ( 1898 - 1979 )

Joseph Kessel est né à Claraville (Argentine), le 10 février 1898. Fils de Samuel Kessel, médecin juif d’origine lituanienne qui vint passer diplôme de médecin à Montpellier, puis partit exercer en Amérique du Sud, Joseph Kessel vécut en Argentine ses toutes premières années, pour être emmené ensuite de l’autre côté de la planète, à Orenbourg, dans l’Oural, où ses parents résidèrent de 1905 à 1908, avant de revenir s’installer en France. Il fit ses études secondaires au lycée Masséna, à Nice, ensuite au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Infirmier brancardier durant quelques mois en 1914, il obtint en 1915 sa licence de lettres et se trouva engagé, à dix-sept ans, au Journal des Débats, dans le service de politique étrangère. Tenté un temps par le théâtre, reçu en 1916 avec son jeune frère au Conservatoire, il fit quelques apparitions comme acteur sur la scène de l’Odéon.
Mais à la fin de cette même année, Joseph Kessel choisissait de prendre part aux combats, et s’enrôlait comme engagé volontaire, d’abord dans l’artillerie, puis versé dans l’aviation, où il allait servir au sein de l’escadrille S.39. Michel Droit dans son discours de récipiendaire à l'Académie française en fait son éloge en soulignant un épisode qui allait le former à la vie militaire et à l'aviation. Le nouvel académicien raconte alors: ''Mais l'heure de la vérité sonne enfin, le 31 janvier 1916, Joseph Kessel a dix huit ans.
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                L’essor de la culture yiddish en Argentine
                                                                
Au début du XXème siècle, la vie culturelle de la communauté juive d’Argentine est étroitement liée au développement des partis et groupuscules politiques juifs révolutionnaires.
Les idéaux du socialisme en plein essor en Europe orientale accompagnent ces nouveaux immigrants. Les anarchistes juifs s’intègrent au sein des organisations ouvrières et politiques libertaires,dans la puissante centrale anarcho-syndicaliste, la Fora.
Le principal quotidien libertaire de l’époque – La Protesta – ouvre une colonne en yiddish.
Partisans du socialisme du Bund ("Union générale des travailleurs juifs", syndicat révolutionnaire juif), les juifs immigrants développent une société agricole fondée sur l’exploitation de la terre et l’attachement au travail.
En marge de leurs aspirations politiques et sociales, ils construisent une véritable communauté culturelle, avec
des écoles, une presse qui diffusera leurs idéaux, et un théâtre yiddish.
Ils parviennent ainsi à conserver et à adapter leur culture yiddish à leur nouveau mode de vie en Amérique du Sud. Les activités culturelles sont notamment soutenues par des groupes libertaires qui fleurissent au début du siècle, surtout entre 1906 et 1908.
Le centre culturel progressiste "la Bibliothèque russe" voit le jour et fonctionne à partir de l’initiative commune des sionistes ouvriers,des socialistes et des anarchistes.
De nombreux quotidiens en yiddish sont publiés : l’un des plus célèbres est L’Abayter lébn (La vie du travailleur) publié par le groupe anarchiste Arbeiter Fryant. A partir de 1940, le journal La libre pensée édité en France concourt à propager les idées anarcho-communistes en Argentine.

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